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Burn-out cadre : prévenir la détresse psychologique des cadres
Marchés à conquérir, rythme de travail soutenu, pression constante, difficultés à déconnecter… Du fait de leurs activités professionnelles stressantes et de leur niveau de responsabilité, les cadres sont particulièrement exposés au risque de burn-out. C’est d’autant plus le cas pour les parents-salariés, qui en plus de leurs responsabilités professionnelles font face à une charge mentale personnelle importante. Provoquant fatigue, stress, angoisse et même dépression, le syndrome d’épuisement professionnel n’épargne aucun secteur et peut avoir des conséquences dévastatrices pour les concernés. Quels sont les signes annonciateurs d’un burn-out cadre ? Et quelles mesures peut-on mettre en place pour éviter d’en arriver là ? Eclairage.
Burn out cadre : état des lieux
Le burn-out se caractérise par un état de fatigue extrême, à la fois mental et physique, entravant la capacité d’une personne à exécuter efficacement son travail. Souvent sous-estimée, cette réalité a pris de plus en plus d’ampleur depuis la crise du Covid, et ce, tout particulièrement chez les cadres. Une étude récente de Futur Forum révèle ainsi que sur la période 2021-2022 :
- Le score de satisfaction globale des cadres a chuté de 15%;
- 20% estiment que leur équilibre travail-famille s’est dégradé ;
- 40% ressentent plus de stress et d’anxiété au travail qu’avant.
En cause, l’ampleur de la charge de travail à effectuer, le manque de reconnaissance, la pression professionnelle subie, mais aussi, la difficulté à s’adapter au travail hybride qui rend le management plus difficile.
Burn out cadre : un processus en 3 phases
Bien que chaque cas soit différent, un burn-out se développe généralement selon trois grandes étapes :
- La phase de confusion: premièrement, l’individu commence par nourrir des inquiétudes et de l’anxiété vis-à-vis de son travail. Il peut commencer à éprouver un sentiment de crainte généralisé à propos des délais, de la charge de travail à effectuer ou encore de la manière dont gérer son équipe.
- La phase de frustration: à mesure que le burn-out évolue, le collaborateur aura tendance à ressentir de plus en plus de frustration et de colère, ainsi qu’un sentiment d’impuissance face à un stress qu’il ne parvient pas à maîtriser.
- La phase de désespoir: lors de cette étape ultime, le cadre perçoit que ses efforts sont vains et bascule progressivement vers une forme de renoncement. Le travail perd toute forme de signification et peut laisser place à l’ennui, au désenchantement voire à la dépression – il n’est ainsi plus du tout apte à travailler.
Plus le burn-out sera identifié rapidement – lors de la première ou deuxième phase – plus une intervention thérapeutique aura des chances de rétablir l’équilibre psychologique du collaborateur. D’où l’importance de déceler au plus tôt les signes avant-coureurs…
Burn-out cadre : comment prévenir le drame ?
Démystifier le burn-out
« C’est juste un petit coup de mou. » « C’est vrai que le rythme est intense en ce moment, surtout depuis qu’on a le petit, mais je vais tenir. » « Je suis submergé par le travail, mais qui ne l’est pas ? » Si ces phrases souvent entendues en entreprise peuvent paraître anodines, elles témoignent pourtant d’un manque de considération des collaborateurs envers leur propre niveau de fatigue et de stress. Pour prévenir la détresse psychologique des cadres il est donc tout d’abord essentiel de les sensibiliser en matière de santé mentale. En éduquant sur les causes et les risques du burnout :
- Les personnes potentiellement concernées par le burn-out se reconnaîtront plus facilement ;
- Les collaborateurs pourront déceler les signes avant-coureurs de burn-out chez leurs collègues ;
- Les cadres fatigués, stressés ou déprimés oseront plus facilement ouvrir le dialogue.
Repérer les signes annonciateurs
Le burnout se caractérise par l’apparition de plusieurs symptômes, qui peuvent survenir simultanément ou de manière alternée :
- La fatigue ;
- La perte de motivation ;
- La variabilité d’humeur ;
- Le manque de concentration ;
- Les pertes de mémoire ;
- La difficulté à prendre des décisions.
Détecter au plus tôt ces signaux est essentiel pour prévenir le burn-out. La difficulté réside dans le fait qu’il arrive à la plupart des collaborateurs de se sentir fatigués, stressés ou indécis, sans pour autant qu’ils soient sur le point de craquer psychologiquement. Pour les RH et les offices managers, il s’agit donc d’être particulièrement attentifs, afin de repérer les collaborateurs pour qui ces indicateurs s’accumulent en nombre et dans le temps.
Suggérer un suivi thérapeutique préventif
En termes de santé mentale, le slogan « mieux vaut prévenir que guérir » n’a jamais été aussi vrai. En effet, plus le burn-out est détecté rapidement, plus il sera facile de mettre en place les mesures nécessaires pour aider le collaborateur à remonter la pente. Face à la difficulté pour repérer les signes avant-coureurs et compte-tenu du caractère progressif du burnout, mettre en place un suivi thérapeutique régulier pour les collaborateurs constitue un bon moyen de prévenir leur détresse psychologique.
Ne pas sous-estimer l’impact de la vie personnelle
Au-delà des causes professionnelles, le burn-out dépend aussi souvent de facteurs personnels qui peuvent favoriser le risque d’épuisement. La parentalité notamment, constitue un facteur aggravant du risque de burnout. Selon une récente enquête menée par The Boson Project, 81% des cadres qui sont également parents doivent travailler en dehors de leurs horaires contractuels pour tenir les délais. Un chiffre alarmant qui montre bien que la vie personnelle des collaborateurs a un impact direct sur leur santé mentale, leur bien-être et donc leur productivité. Afin d’éviter les burnout, les entreprises doivent prendre en compte les difficultés de cette population particulièrement à risque et leur proposer des moyens concrets de réduire leur stress. Par exemple, grâce à un dispositif de crèche inter-entreprises, il est possible de proposer une solution de garde pour les enfants des collaborateurs. La prise en charge de cette démarche par l’employeur, bien souvent longue et stressante pour le salarié-parent, permet d’alléger la charge mentale des collaborateurs et de lutter contre l’épuisement professionnel.
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