Comment et quand annoncer une grossesse au travail ?

C’est officiel : vous allez être maman, papa ou co-parent ! Il est temps de préparer votre nid pour accueillir votre enfant… et d’annoncer la grossesse au travail. Cette étape clé nécessite une approche professionnelle et bien préparée. Quels sont vos droits et obligations ? Cet article vous donne les clés pour faciliter l’organisation interne en amont de vos examens médicaux et de votre départ en congé maternité ou paternité et d’accueil de l’enfant.
Quand annoncer la grossesse à son manager et son employeur ?
Le timing idéal
En France, aucune date limite n’est imposée aux parents pour annoncer une grossesse. Cependant, par correction, l’idéal est d’informer votre employeur suffisamment tôt – à l’écrit ou à l’oral – afin de respecter les aménagements légaux et organiser votre départ en congé maternité ou paternité et d’accueil de l’enfant.
Si la coutume est d’attendre la fin du premier trimestre de grossesse, une annonce plus précoce peut être stratégique si votre poste implique de grandes responsabilités et/ou des risques. En vous y prenant le plus tôt possible, vous faciliterez l’aménagement horaire de votre équipe et l’attribution de tout ou partie de vos tâches : déplacements, exposition à certains produits, etc.
Pour les pères ou seconds parents, cette anticipation a également des bénéfices :
- Vous pourrez d’ores et déjà informer votre employeur de vos prochaines absences pour les examens obligatoires de suivi de grossesse (ces absences sont autorisées par l’article L1225-16 du Code du travail) ;
- Votre manager ou employeur pourra également anticiper votre absence dans les jours qui suivront la naissance ainsi que vos 28 jours de congé paternité ou d’accueil de l’enfant.
Comment structurer l’annonce de grossesse à ses managers ?
Préparer une annonce professionnelle
La préparation de l’annonce de grossesse à votre employeur s’articule en trois étapes clés :
- S’informer sur ses droits.
- Planifier les échanges avec sa hiérarchie (N+1 puis N+2 ou Ressources humaines).
- Anticiper les questions (dates clés pour les rendez-vous médicaux, terme, congé maternité ou paternité et d’accueil de l’enfant, etc.) et prendre les devants pour assurer la continuité de vos missions.
À noter : une salariée enceinte ne peut bénéficier des droits légaux et conventionnels (voir plus bas) liés à son état que si l’employeur en a été informé en bonne et due forme.
Les spécificités à aborder selon l’interlocuteur
Votre N+1 est directement concerné par la partie opérationnelle de vos tâches. C’est principalement avec cette personne que vous organiserez et mettrez en place les solutions pour assurer la continuité de vos missions durant votre absence.
En ce qui concerne votre N+2, il ou elle communiquera avec votre N+1 quant aux détails relatifs à votre congé maternité ou paternité et d’accueil de l’enfant. Vous pouvez donc rester synthétique dans vos échanges, tout en insistant sur votre engagement pour la bonne exécution de vos tâches lors de vos premières semaines de parentalité.
Le service Ressources humaines s’occupera quant à lui des formalités administratives et de vos droits (absences rémunérées, congé maternité ou paternité et d’accueil de l’enfant, aménagement de poste, congé parental, suivi après la reprise, etc.).
Enfin, vous n’avez aucune obligation vis-à-vis de vos collègues en matière d’annonce de grossesse ! En revanche, vous devrez vous organiser avec ces derniers pour assurer la passation si nécessaire.
Quels sont les droits et obligations des salariées enceintes ?
Les droits liés à une grossesse au travail
La grossesse ayant un impact significatif sur la condition féminine, le Code du travail prévoit un certain nombre de mesures pour protéger les salariées enceintes.
- L’interdiction de licenciement liée à la grossesse – à l’exception d’une faute grave ou sans lien avec leur état, ou en cas de cessation d’activité de l’entreprise.
- Le droit aux absences sans impact sur la rémunération ou les congés pour tout rendez-vous médical obligatoire.
- Le droit à un congé maternité d’une durée de 16 à 26 semaines selon le nombre d’enfants à charge et en cas de grossesse multiple.
- Le droit à 2 semaines de congé pathologique pouvant être prescrites durant la grossesse, juste avant ou à la suite du congé maternité.
- L’obligation d’aménagement ou de reclassement temporaire en cas de métier à risque (travail de nuit, exposition chimique, etc.).
Et que faire si vous êtes victime de pression ou d’une attitude discriminatoire ? Vous pouvez solliciter l’appui des délégués syndicaux, des représentants du personnel ou solliciter un conseil juridique auprès d’un avocat (des consultations gratuites sont dispensées dans certaines maries, Point-justice, barreau, associations…).
Les devoirs et obligations des salariés avant l’arrivée d’un enfant
Si l’annonce de la grossesse au travail n’est pas obligatoire, avertir l’employeur permet de garantir les droits des futurs parents, et d’anticiper l’organisation de leurs missions.
Cela vaut tant pour les futures mères que pour les pères et seconds parents, malgré la différence de durée entre congé maternité et congé paternité et d’accueil de l’enfant.
D’un point de vue administratif, le service des Ressources humaines ou de la comptabilité vous demandera de fournir un certificat médical ou une déclaration de grossesse, stipulant clairement la date d’accouchement prévue. Ce document, délivré par le médecin généraliste, le gynécologue ou la sage-femme, est indispensable pour faire valoir les droits mentionnés ci-dessus.
Enfin, l’anticipation, la communication et la transparence sont des clés essentielles pour garantir la sérénité des futurs parents… et de l’employeur !
Gérer l’après-annonce : anticiper le congé et préparer la reprise
Toutes les parties concernées sont au courant de votre heureux événement et de vos dates de congé ? C’est le moment de planifier votre absence… mais aussi votre retour ! Pour cela, trois points essentiels :
- préparer un calendrier des tâches à déléguer,
- identifier les points les plus sensibles pour faciliter la passation,
- prévoir un entretien individuel avec votre N+1 et les Ressources humaines pour discuter de vos aspirations à votre retour (poste, flexibilité, télétravail, mise en place d’une solution de garde, etc.).
Et pour l’après, une fois bébé parmi nous ? Nous vous recommandons ces lectures :
- Comment concilier grossesse et activité professionnelle ?
- Reprise du travail et poursuite de l’allaitement
Planifier l’annonce de la grossesse au travail de manière réfléchie, c’est poser les bases d’une transition sereine et respectueuse de vos engagements professionnels. Et ce, quel que soit votre rôle dans cette parentalité naissante. Choisir Ma Crèche peut aussi accompagner votre entreprise pour simplifier votre reprise du travail avec un mode de garde fiable. Et si vous profitiez de cette préparation pour en parler à votre employeur ?