Accueil > Actualité des crèches et de la petite enfance > Famille > Le cerveau change quand on devient père !
Le cerveau change quand on devient père !
C’est bien connu, durant la grossesse, la future maman sécrète de nouvelles hormones lui permettant de s’adapter à l’arrivée de son bébé. Mais qu’en est-il pour les futurs papas ? Certes, ils ne portent pas la vie pendant 9 mois, pourtant leur cerveau effectue lui aussi une réorganisation des informations et des hormones. Découvrez justement trois récentes études qui viennent de mettre en lumière les transformations qu’effectuent le cerveau durant la paternité !
Une sensibilité plus développée
Dans une nouvelle étude parue en 2022, une équipe de recherche a mis en évidence des changements cérébraux non-négligeables chez des hommes devenus pères. Des changements sont notamment apparus dans des régions du cortex cérébral contribuant au traitement visuel, à l’attention et à l’empathie envers le bébé. En neurosciences, on parle de plasticité cérébrale induite par l’expérience, comme lors de l’apprentissage d’un nouvel instrument ou d’une nouvelle langue.
Durant cette étude, 73 futurs pères ont fourni des échantillons de leur salive 4 semaines avant l’accouchement de leur conjointe et 5 semaines après la naissance de leur enfant. Le résultat est assez frappant puisqu’on observe une forte augmentation de production d’hormones agissant sur la capacité d’attention et de sensibilité. Un homme devenu père serait alors bien plus sensible aux multiples expériences de la vie !
Une vigilance accrue
Une autre recherche a passé le cerveau de futurs pères au peigne fin pendant plusieurs mois. Durant cette étude, est ressortie le fait que le cerveau change en triant et ne gardant que les bonnes informations. Le cerveau du futur papa va éliminer les connexions neuronales inutiles puis en développer de nouvelles, exactement comme il l’a déjà réalisé pendant la période de l’enfance ou l’adolescence. Le jeune père serait alors plus perspicace pour déceler les problèmes et les résoudre. Cette souplesse cérébrale le rendrait également plus empathique et vigilant à l’égard des besoins de son protégé.
Ces transformations dans le cerveau sont principalement déclenchées en s’occupant au quotidien de l’enfant : l’aider à le développer, essayer de comprendre ses besoins, avoir des contacts physiques avec lui… Tous ses moments de partage ne font que renforcer ces nouvelles connexions neuronales. On ne nait donc pas père, on le devient et le cerveau est parfaitement capable de s’acclimater à ce nouveau rôle, de quoi en rassurer plus d’un !
La durée du congé paternité influence les transformations neuronales
Une dernière recherche a été menée l’année dernière sur 40 hommes (20 en Espagne et 20 en Californie). Durant cette étude, 2 IRM ont été réalisées chez ces participants : d’abord durant la grossesse de leur compagne, puis 6 mois après la naissance du bébé. Un groupe témoin de 17 hommes sans enfant a permis de comparer les données obtenues. L’étude révèle différents changements dans le cerveau des pères du prénatal au post-partum, qui n’ont pas émergé chez les hommes sans enfant. Également, les chercheurs ont repéré un flagrant écart entre les pères espagnols et californiens, qui ne bénéficient pas de la même durée de congé paternité. Les Espagnols, qui ont un congé paternité plus long, ont obtenu un changement bien plus prononcé que les californiens dans les régions du cerveau qui soutiennent l’attention dirigée vers un objectif, pouvant les aider à s’adapter aux besoins des nourrissons. L’étude ne permet cependant pas de savoir si c’est le temps consacré aux soins au nouveau-né qui explique ces changements cérébraux ou si ce sont ces changements cérébraux qui poussent les jeunes pères à être davantage auprès de leur bébé. Le congé paternité apparaît ainsi d’une grande importance dans la progression tant pour le père que pour l’enfant, c’est une des raisons pour laquelle la France a doublé son nombre de jours de congés paternité en 2021 : passant de 14 à 28 jours pour les jeunes pères. Une belle opportunité pour prendre le temps de tisser un lien fort entre le papa et son nouveau-né. En tant que chef d’entreprise, pensez également à écouter les besoins des jeunes pères et à les accompagner durant leur congé paternité !