Live Les Louves X Maelys Lelevreur : Situation en Ukraine expliqué à son enfant

Retour sur le live dont le sujet était comment parler de la situation en Ukraine à vos enfants ? Une initiative des Louves avec les conseils d’expert de Maelys Lelevreur, fondatrice de My little coaching.

Le but de ce live était double : apporter aux parents quelques clés, parfois démunis face aux questions des enfants quant à l’actualité de la situation en Ukraine. Puis, un contenu utile à double sens puisqu’en participant à ce live, les inscrits contribuaient aussi à collecter des fonds en vue de les reverser à l’Unicef pour leurs actions destinées aux enfants en Ukraine.

Retour ensemble sur les éléments clés et les conseils précieux livrés par Maelys au cours de ce live.

Parler de la guerre aux enfants ou taire le sujet ?

En premier lieu, si votre enfant pose des questions, il est important de prendre en considération son intérêt pour le sujet. Quel que soit l’âge de votre enfant, il a forcément été exposé à la situation en Ukraine. Que ce soit à l’école, dans la cour de récréation ou à la radio votre enfant a de multiples occasions d’être concerné par cette actualité. Vous êtes pour lui un repère de vérité alors prenez ses questions telles qu’elles se verbalisent. Ecoutez les avec considération pour amorcer un dialogue de confiance. Votre enfant a besoin de ressentir que vous prenez ses questionnements au sérieux.

Conseil n°1 : Maelys conseille d’amorcer le dialogue et surtout de ne pas chercher à leur cacher ou éluder la situation.
Avoir une communication transparente avec les enfants construit une base de confiance.

Quels sont les signes qui doivent vous interpeller ?

En tant que parent, on a tendance à penser qu’en éludant un sujet on protège nos enfants d’une réalité cruelle. Par réflexe, on opte pour la dissimulation des faits. Tout d’abord parce que l’on ne dispose pas forcément des réponses ou que l’on ne sait pas comment retranscrire en adaptant le vocabulaire. Puis dans un réflexe de « protection » naturel mais cela peut s’avérer contre-productif.

Voici quelques signaux auxquels vous pouvez être attentifs :

  • Apparition de terreurs nocturnes,
  • Une perte d’appétit,
  • Votre enfant semble plus inquiet que d’habitude
  • Il manifeste une forme d’anxiété, de stress.

Ces changements peuvent découler des bribes d’informations qu’il a entendues par différentes sources. N’ayant pas obtenu de réponse claire qui assouvit son besoin de compréhension, le cerveau de l’enfant va constamment ressasser différentes hypothèses pour se fabriquer une réponse pour reprendre le contrôle sur une situation qui lui échappe totalement.

Conseil n°2 : Amorcer la conversation dans un cadre sécurisant et prendre le temps de vérifier les informations qu’il a pu entendre
pour les décortiquer avec lui pour accompagner sa compréhension et son interprétation.

Est-ce que mon enfant n’est pas trop jeune pour lui en parler ?

Il n’y a pas d’âge pour vérifier que votre enfant est à l’aise avec ce qu’il a entendu récemment, bien sûr l’explication et l’analyse de ces nouvelles informations va devoir être adaptés selon son âge. Vous ne pouvez pas expliquer la situation de la même manière à votre enfant de 6 ans que celui de 13 ans. Mais ne croyez pas qu’un jeune enfant de 4 ans par exemple ne sera pas impacté, car il peut ressentir la situation à travers vous, vos expressions sont des indicateurs pour eux.

En rendant tabou certains sujets l’enfant comprend qu’il y a un malaise. Eviter un sujet revient à créer une frustration. L’enfant devient donc suspicieux et laisse cours à son imagination qui peut l’emmener bien plus loin que la réalité des faits.  Apporter une réponse claire et précise permet à l’enfant de satisfaire son besoin de comprendre et génère une réaction d’apaisement.

Conseil n°3 : Percer l’abcès pour stopper la capacité incroyable de l’imaginaire de l’enfant à construire des scénarios qui peuvent être encore plus terrifiants que si nous lui avions expliqué la réalité.

Comment j’explique la situation à mon enfant ?

On adapte le discours en fonction de ce que son enfant a entendu mais aussi de son âge. Voici quelques idées :

  • Utiliser des mots concrets, qu’il comprend, par exemple la guerre peut devenir une dispute.
  • On reprend les mots-clés déjà entendus et on les explique : Ukraine, Russie, Poutine
  • Utiliser un support comme une carte, Mappemonde

Pour les plus grands ayant accès aux réseaux sociaux vous pouvez parler de « Fake News » et de montage photo. Vous n’allez pas pouvoir contrôler ce qu’ils vont voir et il n’y a pas de filtre sur les réseaux donc ils peuvent voir du contenu choquant, alors il faut prendre le temps d’analyser les émotions ressenties pour atténuer les sentiments négatifs.

Dans ce genre de cas, inutile de « gronder » votre enfant d’avoir consulté ce contenu cela risque de le braquer et de rompre le dialogue avec vous. Il aura peur de vous en parler la prochaine fois par crainte de votre réaction à son égard. Ce n’est pas le but, il doit pouvoir se sentir en confiance et rassurer de savoir que si ça ne va pas, il peut en parler avec vous.

Conseil n°4 : Rassurez-vous, vous n’êtes pas obligé d’avoir la réponse à toutes ses questions, mais vous pouvez lui dire que vous allez vous
renseigner et chercher la réponse vers une source fiable pour ne pas laisser cette interrogation en suspens.

Parents : adoptez le rôle de référent

Depuis 2 ans, les parents n’ont pas beaucoup de répit face à une actualité anxiogène, la covid, les confinements, et une guerre. Vous avez dû vous transformer en communicant de crise.

Mais surtout vous devez devenir leur référent lorsqu’ils ont des questions et des émotions à partager et à comprendre. Vous n’êtes pas obligé d’avoir toutes les réponses mais vous devez être ouvert à la communication et créer le dialogue et rétablir ce qui est vrai ou non. Vous pouvez aussi lui apporter un éclairage tout autre : en lui fournissant des pistes pour qu’il devienne acteur de la situation. A l’instar des initiatives de protection de la planète, certains enfants deviennent des ambassadeurs du tri des déchets. Si votre enfant se sent envahi par un sentiment d’impuissance ou d’injustice face à la méchanceté du monde, offrez-lui des pistes pour agir à son échelle.

Conseil n° 5 : Si votre enfant souhaite s’impliquer dans la mobilisation de solidarité : vous pouvez lui expliquer comment s’investir auprès d’actions comme les dons et les collectes. Valoriser le sentiment d’entraide envers des personnes qu’il ne connaît pas, développe la capacité d’empathie.

Les conseils bonus de Maelys

Si vous ressentez le besoin d’échanger avec d’autres parents, n’hésitez pas à contacter les parents des amis de votre enfant pour discuter et vous accorder sur une ligne directrice commune.

Echangez avec le professeur de l’école de votre enfant, savoir si le sujet va être abordé et de quelle manière.

Si votre enfant veut continuer de s’informer sur le sujet nous vous proposons une liste de sources adaptée pour vos enfants en fin d’article.

Le principal est de ne pas oublier d’aborder aussi les évènements positifs à venir comme les projets de vacances, les activités en famille, un anniversaire, des jeux … Cela aura vocation à contrebalancer les émotions négatives et le climat de stress général imposé par l’actualité.

En conclusion, en ce moment, on privilégie les moments câlins et tendresse avec son enfant pour s’apaiser et se focaliser sur le positif.