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Désengagement au travail : le mal du siècle ?
Augmentation du turnover, phénomène de grande démission, quiet quitting… Depuis la crise du Covid, les collaborateurs sont de plus en plus nombreux à se désengager au travail – ce qui entraîne inévitablement des répercussions néfastes sur les entreprises. Alors, quelles sont les conséquences du désengagement des collaborateurs ? Mais surtout : comment s’en prémunir ? Décryptage.
Désengagement au travail : état des lieux
Difficile à déceler, le désengagement au travail a tendance à se pressentir avant de pouvoir se chiffrer. Il se manifeste lorsque les collaborateurs ne sont pas pleinement investis ou motivés par leurs tâches et responsabilités. En pratique, cela peut se traduire par :
- Un manque d’intérêt affirmé par le travail ;
- Une baisse de productivité ;
- Une attitude négative envers l’entreprise et/ou ses membres ;
- Une fréquence de retards ou d’absences non planifiées.
Une tendance en hausse ?
Il serait naïf de croire que le désengagement au travail a vu le jour avec les millenials. Selon l’article « Des effets générationnels sur l’engagement au travail ? » écrit par Jean-François Tchernia, « on note un relatif désengagement au travail sur les 30 années d’enquête mais pas forcément, comme on aurait tendance à le croire, en provenance des jeunes générations ». Cependant, si le désengagement au travail ne date pas d’hier, certains facteurs tendent à favoriser sa croissance ces dernières années. En cause notamment, la pandémie du Covid, vectrice de tensions entre employeur et collaborateurs dues au manque de personnel, mais aussi, élément déclencheur de plusieurs démissions. Il est clair que depuis cette crise sans précédent, un changement d’état d’esprit s’est opéré chez les collaborateurs : plus qu’un simple gagne-pain, ils désirent que leur emploi contribue à leur épanouissement personnel. Et l’heure n’est plus aux concessions.
Quelques chiffres…
- 30% des employés en France expriment le désir de quitter leur poste actuel, indiquant un niveau élevé d’insatisfaction (source : BaromEx, Bloomin, 2023).
- Seul 6% des employés français se sentent impliqués dans leur travail, soit le taux d’engagement le plus faible du monde (source : « State of the Global Workplace 20222 », Gallup).
- Un Français sur trois admet manquer de motivation au travail (source BaromEX, Bloomin, 2023).
Désengagement au travail : quels impacts sur l’entreprise ?
En 2022, l’IBET (Indice du Bien-Etre au Travail) évalue le coût annuel moyen du désengagement à 10 070 €. Sans surprise, le désengagement des collaborateurs entraîne des retombées négatives pour l’entreprise, telles que :
- Une baisse de la productivité: les collaborateurs désengagés sont moins investis dans leur travail, et risquent donc d’accomplir les tâches de manière moins efficace.
- Une augmentation de l’absentéisme: lorsqu’ils se désengagent, les collaborateurs ont tendance à être plus souvent absents au travail, que ce soit en raison de congés maladie, de congés non planifiés ou de départs prématurés.
- Un turnover plus important: les collaborateurs désengagés sont plus enclins à chercher d’autres opportunités de travail et à démissionner du jour au lendemain sans assurer de passation. Cela peut entraîner des coûts élevés liés au recrutement et à la formation de nouveaux employés.
- Une détérioration du climat de travail : le désengagement peut créer un climat de travail tendu, caractérisé par un sentiment de méfiance et une désunion au sein des équipes. A terme, cette atmosphère peut engendrer davantage de désengagement parmi les collaborateurs.
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Le désengagement au travail n’est pas une fatalité !
Ni générationnel, ni immuable, le désengagement au travail peut tout à fait être évité. Mais pas sans efforts ! Pour l’endiguer, les entreprises doivent en effet mettre en place les mesures nécessaires pour susciter l’adhésion des collaborateurs.
- Améliorer la QVT: c’est le b.a.-ba pour améliorer son taux d’engagement. En effet, plus les collaborateurs se sentiront bien au travail, moins ils auront tendance à se désengager. Optimisation des bureaux, réduction du bruit, mise à disposition d’une salle de repos… Il existe de nombreux moyens d’améliorer les conditions de travail des employés.
- Valoriser les collaborateurs: pour s’engager, les collaborateurs ont besoin d’un minimum de reconnaissance. Impliquer tous les membres de l’équipe dans les projets de l’entreprise, instaurer une culture du feedback ou encore permettre l’évolution professionnelle sont des bons moyens de susciter et conserver l’adhésion des collaborateurs.
- Permettre aux collaborateurs de conjuguer vie professionnelle et personnelle : pour 8 collaborateurs sur 10 un bon équilibre de vie est plus important que la réussite professionnelle. A l’heure du travail hybride et du flex office, les collaborateurs – notamment les parents d’enfants en bas-âge – n’acceptent plus de sacrifier leur vie personnelle pour un emploi. Ainsi, pour de nombreux parents-salariés, disposer d’une option de garde mise en place par leur entreprise peut réellement contribuer à favoriser leur engagement, en leur offrant la tranquillité d’esprit nécessaire pour venir travailler.
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