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Revenir au travail après un cancer du sein
La reprise d’une activité professionnelle après la maladie est une étape qui porte son lot d’émotions contraires. Tant exaltant que source d’angoisse, le retour au travail est souvent trop idéalisé.
Si les nouveaux cas sont toujours aussi nombreux, plus de 60 000 nouveaux cas par an, le taux de rétablissement ne cesse lui de s’améliorer. Le dépistage précoce ou encore l’évolution des traitements permettent ainsi d’envisager un retour à la vie normale plus facilement. Cependant, une étude montre qu’1 femme sur 5 n’a pas repris le travail, ce un an après l’arrêt des traitements. Cette même étude met en évidence 3 causes principales propres à chaque femme et stade de la maladie : les symptômes dépressifs, la nature du poste occupé, ainsi que le type de traitement suivi.
Pour vous accompagner dans votre démarche, nous avons réuni quelques conseils pour appréhender ce nouveau départ.
L’après cancer du sein : l’envie de retrouver une vie normale
La période d’arrêt suivant le diagnostic pouvant aller jusqu’à un an, voire plus, cette pause est souvent à l’origine de remise en question sur notre rapport au travail. Que vous souhaitiez changer de voie ou reprendre votre poste, il n’y a pas de bons ou mauvais moments pour envisager votre retour à la vie active.
En effet, il arrive même que le retour au travail ne symbolise pas la fin de la maladie. Certaines seront prêtes à reprendre pendant la prise en charge de la maladie (si le type de traitement le permet) alors que d’autres auront besoin de plus de temps. Vous seule connaîtrez votre date idéale de reprise, qu’elle soit imposée par votre état de santé général, la nature de votre travail ou votre état psychologique.
Quel que soit votre moment idéal, la reprise d’une activité professionnelle peut s’avérer essentielle : reprise de contrôle sur la vie, sur la maladie, besoin de contacts sociaux, confiance en soi, activité quotidienne, motivations financières…Si vous choisissez de reprendre le travail, l’important est d’être bien accompagnée, préparée et d’y aller progressivement.
Retour au travail : à qui en parler ?
Dès lors que vous vous pensez prête, sentez-vous libre d’en discuter autour de vous.
En effet, vous n’êtes pas le seul juge dans cette démarche et devez vous concerter avec plusieurs interlocuteurs :
- Votre oncologue ou médecin traitant
Témoins directs de votre état de santé et du stade de votre prise en charge, ces professionnels de santé sauront vous aiguiller sur le moment opportun pour envisager un retour au travail. Ces derniers sont en mesure de vous délivrer un certificat mentionnant votre diagnostic ainsi que certaines contre-indications ou précautions adaptées à votre reprise.
- Votre médecin du travail
Face au premier diagnostic, le médecin du travail évalue la faisabilité de votre retour au travail selon les contraintes propres à votre poste. Lors d’une visite de pré-reprise, le médecin évaluera si vous êtes apte à reprendre le travail dans les mêmes conditions qu’avant votre arrêt. Cette visite doit être sollicitée le plus tôt possible pour anticiper les différents aménagements. Son rôle est alors de vous conseiller sur les modalités de votre reprise et pourra, sauf opposition de votre part, transmettre ces recommandations à votre employeur (horaires, nature des taches…)
- Votre entourage
Outre les professionnels de santé, il est important d’être accompagnée par vos proches dans ce processus. Discutez de votre envie de reprendre le travail avec votre famille, vos amis, et même vos collègues ou managers. Votre entourage ayant un regard extérieur à la maladie, ces derniers sauront vous conseiller en toute bienveillance.
Enfin, quel que soit votre statut, renseignez vous sur les aides dont vous pouvez bénéficier dans le cadre de votre retour au travail. Une assistante sociale pourra alors vous expliquer les conditions auxquelles vous pourrez prétendre.
Retravailler en douceur après la maladie
Lors de vos échanges avec les différents professionnels de santé, ces derniers évoqueront probablement la possibilité d’un temps partiel thérapeutique. Idéal pour reprendre à votre rythme, la charge de travail est adaptée à la durée effective de travail, sans perte de salaire. Votre poste doit alors être redéfini et aligné selon vos capacités physiques et psychiques, tout en conservant votre statut et responsabilités.
En complément de ce temps partiel thérapeutique, ou dans le cas d’une reprise directement à temps plein, votre entreprise se doit d’aménager vos conditions de travail. S’appuyant sur les recommandations du médecin du travail, mais également à votre demande, votre manager joue un rôle crucial dans votre réintégration. Horaires, télétravail, points de suivi…Selon l’INCa. Plus de 6 personnes sur 10 en emploi lors de leur diagnostic ont connu un aménagement de leurs conditions de travail, au cours des cinq années suivantes. Il ne faut pas hésiter à faire entendre vos besoins !
Votre nouveau rythme professionnel doit également s’équilibrer avec votre vie personnelle. En amont de votre retour, mais également sur le long terme, reprenez un rythme idéal entre activité physique et repos. Entourez vous en sollicitant vos proches, un suivi psychologique si nécessaire, et reliez les liens avec vos collègues (le service RH pourra notamment vous épauler). A votre retour, n’hésitez pas à faire le premier pas pour briser la glace, l’approche de la maladie étant souvent intimidante dans le cadre professionnel. D’ailleurs, nous vous conseillons de ne pas perdre le contact avec vos pairs durant votre congé maladie.
Malgré toutes ces précautions, ayez conscience que la maladie peut, à tout moment, impacter votre travail. N’idéalisez pas votre réintégration et préparez vous à subir d’éventuelles difficultés de concentration imposant des pauses régulières. Pour reprendre confiance en vous sur le long terme, fixez des objectifs réalistes !
La maladie a un impact important et durable, n’hésitez pas à ralentir et à refaire un point avec vos médecins et employeur dès que vous en ressentez le besoin. Enfin, le temps partiel thérapeutique peut être une solution activable ne la négligez pas cela permet un retour à l’emploi progressif sans que la marche soit trop haute.